MOT DU DG

Au confluent de quatre zones ethnoculturelles distinctes dont chacune déborde largement les limites nationales, la Côte d’Ivoire regorge d’un potentiel culturel et artistique indéniable qui fait d’elle un pôle d’attraction touristique ouvert à tous les goûts : de l’éblouissement des sens à la délectation, à l’enrichissement des connaissances. Telles sont les valeurs qui trouvent support dans, entre autres, les innombrables sites naturels, archéologiques et monuments historiques ainsi que dans le riche mobilier et les valeurs intangibles. Ce patrimoine culturel émane des communautés ethnolinguistiques, c’est-à-dire des différents peuples qui, à travers des environnements hétérogènes et le temps qui passe, se sont succédé sur son sol et qui y habitent jusqu’à nos jours.

La richesse et la valeur de ce patrimoine culturel sont de plus en plus reconnues aujourd’hui sur le plan mondial comme le témoigne fort bien l’inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO du « Gbofé d’Afounkaha, la musique des trompes traversières de la communauté Tagbana » en 2008, du « Djéguélé, balafon pentatonique des communautés sénoufo » en 2012, et du « Zaouli, musique et danse populaires des communautés gouro » en 2017 au titre du patrimoine culturel immatériel. Le patrimoine culturel matériel n’a pas été en reste, avec l’inscription en juin 2012 de la Ville historique de Grand-Bassam sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

 Ce patrimoine culturel, en tant qu’héritage légué par les générations antérieures, doit être sauvegardé, préservé, et valorisé en vue de son exploitation économique.

Ce devoir des générations présentes vis-à-vis de celles à venir doit être considéré comme un impératif d’autant que le patrimoine culturel, nonobstant son apport indéniable à l’œuvre de construction de l’identité des peuples et à la construction des nations, fait inexorablement face à des facteurs naturels et anthropiques (mondialisation, urbanisation, exode rural, explosion du tourisme de masse, décroissance des porteurs de traditions…) qui menacent sa pérennité.

Dans un tel contexte, la création de l’Office Ivoirien du Patrimoine Culturel (OIPC) dont le rôle consiste à gérer, à conserver, à valoriser, à protéger et à  promouvoir les sites et biens culturels classés Patrimoine national et ceux inscrits sur les différentes Listes de l’UNESCO, apparaît comme un acte traduisant la ferme volonté de l’État de Côte d’Ivoire d’éviter à son patrimoine culturel une disparition programmée et de s’engager dans une logique de développement durable.

Aussi, voudrais-je inviter et encourager chaque Ivoirien, chaque Ivoirienne à emboiter le pas aux autorités ivoiriennes en s’appropriant le patrimoine culturel ivoirien.